Épopée à vélo, copains, et Dolce Vita
La photo coup de coeur
Le récap
⏱️ 1 mois (Pyrénées, Provence, Côte d’Azur, Corse, Toscane)
🚵🏽♂️ 1113km
⛰️ 15120 d+
📊 70% asphalte 30% piste
🚢 2 bateaux, 7 trains, 1 bus.
Le récit
Notre odyssée a commencé au début du mois de juillet, ce mois où le soleil est éclatant, le mercure montant, l’asphalte collant et la sueur perlante. L’idée ? Traverser à vélo le sud de la France, des Pyrénées à la Provence, puis flirter avec l’île de beauté avant de rejoindre la Toscane et l’envoûtante Florence. Le Sud, c’est une promesse. La chaleur enveloppante, les cigales en choeur, la mer délicieuse, l’appel de la liberté, la Dolce Vita. Le Sud.
Et c’est ainsi que nous, trois compagnons, unis par la même passion du vélo et de l’aventure, nous sommes lancés sur les routes de ce périple. Valère, l'œil rivé sur l’horizon, avec cette assurance tranquille qui inspire la confiance. Simon, déterminé et endurant, toujours prêt à affronter une ascension avec l’enthousiasme d’un enfant. Et moi le sage du trio, toujours une parole d’encouragement ou une blague pour détendre l’atmosphère dans les moments de doute. Nous avons roulé avec l’insouciance des héros de romans, prêts à affronter monts et merveilles, guidés par notre amitié inébranlable et notre esprit vaillant.
On est partis des Pyrénées, là où les montagnes te regardent de haut et où les sommets découpent le ciel. Les routes sont belles et sauvages, grimpantes et escarpées. Le cirque de Gavarnie, le mythique Tourmalet, le col des tentes et celui de Portet avec ses pourcentages redoutables. Les mollets brûlent et le souffle est court, mais au bout du chemin, des paysages à se damner. L’amitié, la complicité et les blagues masquent la douleur.
Et puis, on a vu le Tour de France, une première fois dans la Hourquette d’Ancizan. Le Tour, le mythe. Des milliers de passionnés qui défilent pour célébrer des héros qui font la même chose mais en mille fois plus rapide, plus fort. Une fête inoubliable.
Avant de bifurquer vers la Provence, on a goûté au massif des Corbières, de là un train nous a emmenés jusqu’à Avignon où on a traversé un parcours de rêve, une succession de tableaux vivants. Les Alpilles avec leurs roches blanches et leur air sec, le Luberon avec ses champs de lavande qui ondulent sous le vent, le Verdon et ses gorges vertigineuses. Et puis les Alpes de Haute Provence, leur côté brut, minéral, qui contraste avec la douceur de la Provence. Enfin, le massif de l’Estérel plongeant dans la Méditerranée, un dernier coup de pinceau avant de rejoindre Nissa la bella. Pendant ces 5 jours, on a trouvé le sud qu’on était venu chercher, la chaleur étouffante, le chant des cigales, les villages perchés, les cafés et les terrasses ombragées qui t’invitent à la flânerie, à refaire le monde autour d’un verre. L’apéro, c’était notre récompense, notre petit luxe après une journée de route sous le soleil écrasant.
Nice, l’apothéose. Invités pour assister à l’arrivée du Tour de France. Et pas n’importe quelle arrivée : la victoire du roi Tadej. L’ambiance électrique, les cris de la foule, les flashs des photographes… Un moment suspendu, irréel, rêvé. Ce jour-là, Nice n’était pas qu’une étape, c’était l’apothéose.
Ensuite, on a pris la mer, direction la Corse. L’île de Beauté, sauvage et indomptée. De L’Île-Rousse, on a attaqué les routes corses, celles qui serpentent entre maquis et falaises, sous un ciel bleu éclatant. Direction Piana et ses calanques qui semblent avoir été sculptées par les dieux eux-mêmes. Chaque virage offrait une vue qui te coupait le souffle, entre le rouge des roches, le vert des pins, et le bleu infini de la Méditerranée. Mais le moment de vérité, celui qui allait tester notre détermination, c’était le Col de Vergio. 33 kilomètres de montée, une ascension qui n’en finit pas, où chaque coup de pédale te rapproche du sommet mais te repousse dans tes retranchements. C’est du dur, du sauvage, une nature qui te bouscule. Les forêts denses, les torrents qui dévalent les pentes, et cette route qui semble s’étirer à l’infini. On l’a gravi ce col, avec sueur, avec rage, mais aussi avec le sourire, parce qu’on savait que ce genre d’effort, c’est ce qui rend le voyage inoubliable.
De là, on est descendus vers Corte, en passant par la Scala, une gorge mystique, une route étroite et sinueuse entre des parois rocheuses qui te surplombent, te font sentir tout petit. Arrivés à Corte, au cœur de l’île, on a pris le temps de savourer le moment, retrouver notre famille et nos ancêtres pour quelques jours de fête.
Puis est venue l’Italie, ah l’Italie ! Après une arrivée en bateau à Livourne, on a traversé la Toscane, ses températures brûlantes, ses collines, ses vignobles, ses villages de pierre dorée et ses mythiques Strade Bianche aux pourcentages parfois redoutables.
Immense coup de cœur. Sienne et enfin Florence, la ville où chaque ruelle, chaque place, respire l’art, l’histoire, la beauté. On est resté deux jours dans la ville en célébrant notre aventure autour de la gastronomie italienne. Deux jours de fête, comme des rois. Et puis, comme si ça n’était pas suffisant, on a fait la même chose à Milan, chez Francesca, une amie de Valère, une italienne à l’élégance naturelle et au sens de l’accueil fantastique.
Ce voyage, « Le Sud », c’était bien plus qu’un simple périple à vélo. C’était une odyssée fraternelle, un mois à rouler sous le soleil, à se nourrir des paysages, à rire et à se soutenir. C’était un mois qui, déjà, s’inscrit parmi les meilleurs souvenirs de nos vies.
Nous n’oublions pas ceux qui ont partagé cette aventure avec nous. Candice et Eddy, compagnons des Pyrénées, avec qui nous avons franchi les premiers cols et fêté le Tour de France. Et Max, notre joyeux luron, qui nous a rejoints pour l’épopée provençale, apportant avec lui sa bonne humeur contagieuse et ses “oh jeune, ressaisis-toi !”. Ensemble, nous avons créé des souvenirs impérissables, des moments de complicité qui resteront gravés dans nos cœurs.
En tout, cette épopée à vélo nous a fait avaler près de 1300 kilomètres et plus de 20000 mètres de dénivelé positif. Un voyage monumental et multimodal : 7 trains et 2 bateaux.
Nous pensions avoir exploré tout ce que le Sud avait à offrir, croyant avoir goûté à sa quintessence. Mais c’est en arrivant à Milan, accueillis par Francesca, que nous avons compris que notre odyssée n’était qu’un prélude. Avec un sourire malicieux, elle nous a confié que le vrai Sud, celui où la Dolce Vita est encore plus vibrante, commence après Naples. "C'est en Sicile," nous a-t-elle murmuré, “que vous découvrirez le Sud dans toute sa splendeur”, là où la vie est plus lente, où le soleil embrasse la mer et où chaque instant se savoure comme une œuvre d'art.
Ces mots résonnent encore en nous, comme une invitation à poursuivre notre quête. Nous savons maintenant que notre aventure n'est pas terminée. Il y a un autre Sud qui nous attend, un Sud encore inexploré, où le temps semble s'arrêter, où la chaleur de l'Italie profonde nous promet des moments d'émerveillement et de découverte. Une nouvelle épopée se dessine à l’horizon, et nous poursuivrons notre quête de liberté et de complicité.
Cyclistes 🚴🏽♂️ - Valère Martinat, Louis Padovani, Simon Padovani
Rédacteur 📝 - Louis Padovani
Photographes 📸 - Simon Padovani & Louis Padovani